Petites mines en Côte d’Ivoire : un atelier stratégique à Abidjan pour transformer l’exploitation artisanale en levier de développement durable
Du 28 au 30 avril 2025, Abidjan a accueilli un atelier national de haut niveau consacré à la transformation structurelle du secteur de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (EMAPE). Cette initiative, pilotée par le ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, ambitionne de jeter les bases d’un modèle minier formel, inclusif et durable, capable d’articuler croissance économique, justice sociale et préservation de l’environnement.
Vers une formalisation d’un sous-secteur à fort potentiel mais encore marginalisé
En dépit de sa contribution croissante — la production issue des petites mines ayant doublé entre 2022 et 2024, passant de 392 kg à 730 kg — le sous-secteur artisanal ne représente encore qu’environ 1,2 % de la production nationale d’or, estimée à 59 tonnes en 2024. Cette faible intégration contraste avec le dynamisme informel observé sur le terrain, souvent lié à des pratiques non réglementées, aux circuits illicites d’orpaillage et à des impacts socio-environnementaux préoccupants.
C’est dans ce contexte que le ministre Mamadou Sangafowa-Coulibaly a rappelé, lors de l’ouverture des travaux, l’impératif de rupture avec les pratiques informelles :
« Il est temps de mettre fin aux logiques de précarité et de clandestinité, et d’inscrire l’exploitation minière artisanale dans un cadre structurant, pérenne et bénéfique pour l’économie nationale comme pour les communautés locales. »
Une plateforme de dialogue technique pour construire une stratégie nationale inclusive
L’atelier stratégique a réuni l’ensemble des parties prenantes du secteur, experts nationaux et internationaux, représentants institutionnels, exploitants, partenaires techniques et financiers dans une dynamique de co-construction. Plusieurs axes prioritaires ont structuré les travaux :
- Diagnostic institutionnel et juridique des freins à la formalisation ;
- Proposition de mécanismes de traçabilité, de transparence et de certification de la production ;
- Réforme de la fiscalité minière artisanale, en faveur d’un régime proportionné et incitatif ;
- Renforcement des mesures environnementales, via des guides de bonnes pratiques et une évaluation systématique des impacts ;
- Implication renforcée des communautés locales, notamment des femmes et des jeunes, dans la chaîne de valeur extractive.
Ces échanges visent à définir une feuille de route stratégique permettant de transformer les petites mines en vecteurs de développement local, en alignement avec les Objectifs de développement durable (ODD) et les engagements climatiques de la Côte d’Ivoire.
Un alignement avec la vision présidentielle pour un secteur extractif transformateur
Cette initiative s’inscrit pleinement dans la vision portée par le Président de la République, Alassane Ouattara, qui entend faire du secteur minier un pilier stratégique de l’industrialisation et de la souveraineté économique nationale. La structuration du segment artisanal constitue une composante essentielle de cette ambition, en tant que vivier d’emplois, de résilience territoriale et de redistribution équitable des ressources.
En valorisant la gouvernance inclusive, la traçabilité, l’innovation sociale et la préservation des écosystèmes, la formalisation des petites mines offre l’opportunité de bâtir une économie extractive plus équitable et ancrée dans les réalités locales.
L’atelier d’Abidjan marque ainsi un tournant décisif dans la volonté politique de structurer un secteur longtemps perçu comme marginal. Il s’agit désormais d’en faire un véritable levier de développement national, au service d’une transformation structurelle du secteur extractif ivoirien.
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