Réformes et projets : l’avenir de l’industrie minière ivoirienne à l’horizon 2030 dévoilé par le Directeur général des mines et de la géologie, Coulibaly Seydou

Réformes et projets : l’avenir de l’industrie minière ivoirienne à l’horizon 2030 dévoilé par le Directeur général des mines et de la géologie, Coulibaly Seydou

En matière minière, la Côte d’Ivoire veut changer d’échelle. Longtemps dominé par l’or, le secteur
s’ouvre aujourd’hui à de nouveaux horizons et se dote d’une stratégie ambitieuse. D’ici à 2030, Abidjan
mise sur une série de réformes et de projets structurants pour transformer son potentiel géologique en
levier de puissance économique. Une vision que le Directeur général des mines et de la géologie,
Coulibaly Seydou, décline comme une véritable feuille de route nationale.

Un cadre modernisé pour séduire les capitaux

La refonte du Code minier et la simplification des procédures administratives ne relèvent pas d’un
simple ajustement technique : elles marquent un tournant. Car pour attirer les investisseurs, le pays sait
qu’il lui faut offrir plus qu’un sol riche en minerais. Il lui faut un cadre clair, prévisible et compétitif. Le
futur Code minier, avec ses décrets d’application, se veut la clé de voûte de cette nouvelle ère.
Mais la législation, aussi moderne soit-elle, ne suffit pas. La crédibilité d’un pays minier se mesure aussi
à la connaissance de son sous-sol. C’est pourquoi Abidjan investit dans la modernisation de son
infrastructure géoscientifique. Cartographier, documenter, révéler les gisements encore sous-explorés :
autant d’outils qui rassurent les majors et aiguisent l’appétit des juniors. La Côte d’Ivoire envoie ainsi un
signal clair : elle sait ce qu’elle possède et veut en tirer le meilleur parti.


Des projets intégrés pour changer d’échelle

Le secteur ivoirien ne se contente plus d’extraire : il veut bâtir. La diversification en cours – coltan,
nickel, cuivre, ilménite – place le pays sur la carte des minerais stratégiques à l’heure de la transition
énergétique mondiale. Mais le projet le plus emblématique reste sans doute l’exploitation du fer dans
l’Ouest, adossée à un chemin de fer et à un terminal minéralier. Derrière ces infrastructures se dessine
une logique implacable : transformer une richesse géologique en véritable économie régionale,
connectée aux marchés internationaux.
L’option choisie est celle de l’intégration. Relier les gisements aux ports, fluidifier la logistique, réduire
les coûts : autant de leviers qui permettront à la Côte d’Ivoire de se positionner en hub minier compétitif
en Afrique de l’Ouest. Dans le même temps, la multiplication des permis de recherche traduit la volonté
d’élargir le portefeuille national et de répondre à la demande croissante en minerais critiques. Ici, l’État
ne joue pas les spectateurs : il orchestre une montée en puissance.


Vers une industrie inclusive et durable


Reste un défi majeur : faire en sorte que cette manne ne profite pas qu’aux multinationales. Sur ce
terrain, la stratégie ivoirienne affiche une double ambition. D’un côté, formaliser l’exploitation
artisanale à travers la création d’un comptoir national de l’or et l’installation d’une raffinerie locale.
Objectif : sécuriser les flux, capter des recettes fiscales et créer une valeur ajoutée sur place. De l’autre,
imposer progressivement une politique de contenu local qui pousse les opérateurs à travailler avec les
entreprises et les compétences ivoiriennes.
Car l’équation est connue : un secteur minier qui ne nourrit pas son tissu économique national est une
richesse fragile. En pariant sur le transfert de compétences et sur l’intégration des acteurs locaux,
Abidjan veut éviter cet écueil et inscrire son développement dans la durée.

À écouter Coulibaly Seydou, l’optimisme est palpable. Et il n’a rien d’artificiel : il s’appuie sur un
alignement rare entre vision politique, attractivité juridique et projets d’infrastructures d’envergure. Si
la feuille de route est suivie, la Côte d’Ivoire pourrait bien, d’ici 2030, s’imposer comme l’un des
nouveaux pôles miniers africains. Non pas un simple producteur de matières premières, mais un acteur
qui conjugue performance économique, gouvernance responsable et prospérité partagée.

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