
Côte d’Ivoire : un investissement stratégique de 53 millions USD pour la centrale solaire de Katiola
Dans une dynamique résolue de diversification énergétique et de transition vers un mix plus durable, la Côte d’Ivoire franchit une nouvelle étape avec le lancement d’un projet de centrale solaire de 50 MWc à Katiola. Porté par la société Katiola Solar Power, filiale de JC-Montfort, ce projet structurant, intégralement financé à hauteur de 53 millions de dollars américains, s’inscrit dans le cadre d’un partenariat public-privé stratégique avec l’État ivoirien.
Une infrastructure énergétique au service des ambitions nationales
Le 2 décembre 2024, le gouvernement ivoirien et Katiola Solar Power ont officiellement entériné, par la signature d’une convention, la mise en œuvre d’un projet photovoltaïque de grande envergure dans la région du Hambol. Ce partenariat public-privé vient renforcer les engagements pris dans le cadre du Plan Directeur Production-Transport 2022–2040, qui ambitionne de faire passer la capacité installée de 2 907 MW à 5 200 MW d’ici 2030, puis à 8 600 MW à l’horizon 2040.
À travers cette infrastructure, la Côte d’Ivoire entend non seulement répondre à la croissance rapide de la demande en électricité, mais aussi renforcer la résilience de son système énergétique en intégrant des sources renouvelables à faible intensité carbone.
Caractéristiques techniques et performance attendue
Installée sur un site de 60 hectares à Katiola, la centrale reposera sur un dispositif de 89 208 panneaux solaires polycristallins d’une puissance nominale de 560 Wc chacun, pour une capacité totale installée de 49,96 MWc. Ces modules seront couplés à 207 onduleurs de 200 kW, assurant une injection nette de 41,4 MW dans le réseau électrique national. La production annuelle est estimée à 72 921 MWh, soit l’équivalent de la consommation de plusieurs dizaines de milliers de foyers.
La mise en service de la centrale est prévue pour le quatrième trimestre 2026, dans un délai contractuel de 15 mois suivant l’entrée en vigueur de la convention. Ce calendrier reflète une volonté claire de rationalisation des procédures et d’exécution rapide, dans le respect des standards internationaux de performance et de fiabilité.
Impact socio-économique et ancrage territorial
Le projet aura également des retombées socio-économiques significatives. La phase de construction mobilisera environ 160 emplois directs, tandis que 30 postes permanents seront créés pour assurer l’exploitation et la maintenance de l’infrastructure. Cette dynamique de création d’emplois contribue à renforcer le tissu économique local tout en favorisant le transfert de compétences vers les communautés riveraines.
Par ailleurs, ce projet illustre l’importance du contenu local dans les stratégies énergétiques, en valorisant le recours à une main-d’œuvre nationale et en stimulant l’écosystème des PME ivoiriennes intervenant dans le secteur des énergies renouvelables.
Une gouvernance contractuelle rigoureuse pour la réussite du projet
S’exprimant lors de la cérémonie de signature, le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, a rappelé l’importance du respect strict des engagements contractuels afin d’assurer la livraison du projet dans les délais impartis. Il a également réaffirmé l’engagement de l’Autorité concédante à accompagner le promoteur dans ses interactions avec les différentes administrations concernées, garantissant ainsi une fluidité institutionnelle propice à l’avancement des travaux.
Une avancée vers la transition énergétique durable
La centrale solaire de Katiola constitue un jalon stratégique dans la trajectoire énergétique de la Côte d’Ivoire. En renforçant la part des énergies renouvelables dans le mix national, ce projet participe à la sécurisation de l’approvisionnement, à la réduction de la dépendance aux combustibles fossiles et à l’atteinte des engagements climatiques nationaux.
Il s’inscrit pleinement dans les principes de durabilité, de résilience énergétique et de partenariat inclusif, à la croisée des impératifs de souveraineté énergétique, de développement local et de transition écologique. La réussite de cette initiative pourrait ainsi servir de modèle pour d’autres régions du pays, voire pour des pays voisins engagés sur la même trajectoire.
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