Croissance économique : les chiffres clés des performances économiques réalisées par l’industrie minière en Côte d’Ivoire

Croissance économique : les chiffres clés des performances économiques réalisées par l’industrie minière en Côte d’Ivoire

En l’espace de douze ans, l’industrie minière ivoirienne a opéré une mutation spectaculaire, passant d’un secteur secondaire, marginal dans la structure économique nationale, à un moteur stratégique de la croissance. Ce basculement se lit avant tout à travers des données chiffrées qui traduisent l’ampleur de la transformation en cours. Désormais, le secteur minier ne se limite plus à l’exploitation aurifère : il s’inscrit au cœur d’une stratégie nationale de diversification économique et de repositionnement sur la scène régionale.

Une contribution au PIB en forte croissance

En premier lieu, la contribution du secteur minier au produit intérieur brut (PIB) témoigne de son essor. En 2012, il ne représentait qu’à peine 1 % du PIB, un niveau modeste comparé à l’agriculture ou aux services. Or, grâce à la montée en puissance des projets miniers et à l’amélioration du cadre réglementaire, cette part a été portée à 5 % en 2024, soit une multiplication par cinq en une décennie.

À titre de comparaison, ce chiffre place la Côte d’Ivoire devant le Niger (3 %) et la rapproche progressivement de pays producteurs plus matures tels que le Ghana (8 %) ou le Mali (9 %). Autrement dit, la trajectoire actuelle pourrait permettre au pays d’atteindre, à moyen terme, la barre symbolique des 10 % du PIB, objectif stratégique affiché par les autorités.

Cette évolution s’explique, d’une part, par la croissance exponentielle de la production aurifère, et, d’autre part, par la diversification progressive des minerais exploités, qui renforce la résilience économique face aux fluctuations des marchés mondiaux.

Des recettes fiscales en hausse exponentielle

Parallèlement, l’impact sur les finances publiques est considérable. En effet, les recettes fiscales et taxes minières, qui étaient encore marginales en 2012, ont été multipliées par vingt pour atteindre 400 milliards FCFA en 2024.

Ce bond spectaculaire résulte non seulement de la mise en production de nouveaux sites miniers, mais également d’une réforme en profondeur de la gouvernance du secteur. Désormais, le cadre fiscal est perçu par les investisseurs comme compétitif et stable, ce qui a favorisé une meilleure mobilisation des revenus au profit de l’État.

En outre, le chiffre d’affaires global de l’industrie minière s’établit désormais à environ 1 800 milliards FCFA, ce qui illustre la solidité d’un secteur capable d’attirer d’importants capitaux et de générer des flux financiers significatifs pour l’économie nationale.

Des investissements massifs, signe de confiance

En 2024, les investissements annuels ont franchi pour la première fois la barre des 500 milliards FCFA, grâce notamment à la concrétisation de projets structurants dans l’or et dans d’autres filières stratégiques.

Cette dynamique est portée par des acteurs majeurs tels que Montage GoldResolute Mining et Endeavour Mining, à l’origine de projets emblématiques comme Koné à KaniDoropo ou encore Tanda-Iguéla. Ces investissements traduisent la confiance des opérateurs internationaux dans le potentiel géologique ivoirien et dans la stabilité du climat des affaires.

Par ailleurs, près de 200 permis d’exploration sont actuellement actifs, ce qui confirme l’attrait durable du pays pour les entreprises minières et laisse présager une poursuite de la croissance dans les années à venir.

Une explosion de la production aurifère

Il convient également de souligner que l’or reste la locomotive du secteur. Entre 2012 et 2024, la production nationale a bondi de 12 tonnes à 59 tonnes, soit une hausse de plus de 400 %. 

Alors qu’en 2012 la Côte d’Ivoire ne comptait que quatre mines en activité, elle en dénombre désormais quinze, dont douze dédiées à l’or, une au nickel, une à la bauxite et une au manganèse. Ce maillage minier témoigne d’une stratégie offensive visant à optimiser l’exploitation des ressources du sous-sol tout en diversifiant progressivement les filières.

Vers une diversification stratégique et durable

Conscientes des risques liés à la dépendance à un seul produit, les autorités ont engagé une politique ambitieuse de diversification minière. Celle-ci se traduit par des programmes d’exploration intensifs dans le manganèse, la bauxite et le nickel, mais aussi par une anticipation des futurs besoins de l’économie mondiale.

En effet, la Côte d’Ivoire prépare dès à présent l’exploitation de minéraux stratégiques tels que le lithium, les terres rares ou encore le coltan, indispensables à la transition énergétique, aux technologies numériques et à l’industrie des batteries électriques. Ce positionnement en amont des chaînes de valeur mondiales offre au pays une opportunité unique de devenir un acteur clé des transformations industrielles globales.

Un impact social mesurable

Sur le plan microéconomique, les retombées pour les populations locales sont significatives. Le secteur génère aujourd’hui 19 000 emplois directs et environ 57 000 emplois indirects, notamment dans les zones rurales où sont implantés les sites d’exploitation.

Cette dynamique contribue à l’émergence d’un tissu économique local, avec la création de petites et moyennes entreprises spécialisées dans la logistique, le transport, la maintenance ou encore la restauration. Ainsi, l’industrie minière agit comme un catalyseur de développement régional et de réduction de la pauvreté.

Un levier stratégique pour la transformation économique

En définitive, la trajectoire actuelle démontre que l’industrie minière est devenue bien plus qu’un simple secteur extractif. Elle constitue un levier stratégique pour la transformation structurelle de la Côte d’Ivoire, en contribuant à la modernisation des infrastructures, à l’amélioration des finances publiques et à l’intégration du pays dans les chaînes de valeur régionales et internationales.

Toutefois, pour maintenir cette dynamique, plusieurs défis restent à relever : la transformation locale des minerais, la mise en place de normes environnementales plus strictes et l’industrialisation en aval. Autrement dit, l’enjeu n’est plus seulement d’extraire, mais de transformer et de créer davantage de valeur ajoutée sur le territoire national.

Si ces ambitions sont concrétisées, la Côte d’Ivoire pourrait, dans un avenir proche, rivaliser avec des géants régionaux tels que le Ghana ou le Burkina Faso, tout en se positionnant comme un hub africain des minerais stratégiques, capable d’attirer des investissements durables et de porter la croissance économique bien au-delà de ses frontières.

Partagez cet article :