Doropo : une mine d’or de classe mondiale repositionne la Côte d’Ivoire au cœur de la géopolitique aurifère africaine

Doropo : une mine d’or de classe mondiale repositionne la Côte d’Ivoire au cœur de la géopolitique aurifère africaine

La récente découverte d’un gisement aurifère d’envergure exceptionnelle à Doropo, dans le nord-est de la Côte d’Ivoire, consacre une nouvelle étape dans l’ascension du pays parmi les grandes puissances minières du continent. Porté par Resolute Mining, acteur anglo-australien coté aux bourses de Londres et de Sydney, ce projet s’annonce comme l’un des leviers majeurs de la transformation structurelle de l’économie ivoirienne.

Un gisement stratégique sur un territoire de 1 850 km²

Le projet Doropo s’étend sur une superficie impressionnante de 1 850 km² et se distingue par la qualité exceptionnelle de ses réserves. Estimées à plus de 100 tonnes d’or, ces ressources confèrent à la mine le statut convoité de « classe mondiale », une qualification rarement attribuée en Afrique de l’Ouest et révélatrice du potentiel stratégique du site. L’annonce officielle, faite le 16 juin 2025 lors d’une rencontre entre les dirigeants de Resolute Mining et le Premier ministre ivoirien Robert Beugré Mambé, a marqué un tournant majeur dans la trajectoire minière nationale.

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Un investissement massif et une mise en œuvre accélérée

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D’un coût global de 300 milliards de francs CFA, le développement du site entrera en phase de construction dès le premier trimestre 2026, avec un début d’exploitation prévu dans les deux années suivantes. Cette cadence d’exécution témoigne non seulement de la solidité du montage financier, mais aussi de la volonté de Resolute Mining de faire de la Côte d’Ivoire un pilier central de sa stratégie africaine.

Des retombées fiscales immédiates et durables

Au-delà de l’impact industriel, les bénéfices économiques attendus pour l’État ivoirien sont considérables. La première phase du projet devrait générer à elle seule environ 300 milliards de francs CFA de recettes fiscales, selon les prévisions du PDG Chris Eger. Avec une durée de vie estimée à plus de vingt ans, la mine de Doropo pourrait ainsi constituer une source pérenne de financement public, à même de soutenir les ambitions de souveraineté industrielle du pays.

Resolute Mining renforce son ancrage en Côte d’Ivoire

Cette opération s’inscrit dans un plan d’expansion plus vaste. À travers l’acquisition en mai 2025 de deux actifs majeurs — Doropo et ABC (Archean-Birimian Contact) — auprès d’AngloGold Ashanti pour un montant de 175 millions de dollars (environ 107 milliards de FCFA), Resolute Mining renforce son portefeuille ouest-africain. Déjà présente au Mali et au Sénégal avec les mines de Syama et Mako, la compagnie ambitionne désormais une production annuelle dépassant les 500 000 onces, soit près de 15 tonnes d’or. Le PDG n’a d’ailleurs pas caché ses ambitions : « Ce sera notre première opération en Côte d’Ivoire, mais certainement pas la dernière. »

Un environnement réglementaire devenu exemplaire

Ce regain d’intérêt des investisseurs internationaux pour le sous-sol ivoirien s’explique en grande partie par la stabilité politique et les réformes structurelles engagées ces dernières années. Sous l’impulsion du ministre des Mines, Mamadou Sangafowa Coulibaly, la Côte d’Ivoire s’est dotée d’un cadre réglementaire compétitif et transparent, faisant d’elle, selon Resolute Mining, « le pays le plus attractif d’Afrique » pour les investissements miniers.

Vers une nouvelle cartographie de l’or ivoirien

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La découverte de Doropo s’ajoute à une série de percées géologiques majeures qui redessinent la carte aurifère du pays. Le gisement de Koné (155,5 tonnes) et celui révélé en 2024 (150 tonnes) traduisent la dynamique de prospection soutenue et l’essor d’une industrie minière à fort potentiel de valeur ajoutée locale. Ces développements confirment l’ambition de l’État de structurer une filière intégrée, alliant extraction, transformation, et retombées socio-économiques durables.

Un moteur de transformation économique et industrielle

Pour le Premier ministre Robert Beugré Mambé, les mines — au même titre que le pétrole et l’énergie — constituent l’un des trois piliers de la souveraineté industrielle ivoirienne. Le cas Doropo incarne cette vision d’un secteur extractif porteur de diversification économique, de création d’emplois qualifiés, et de renforcement de la résilience budgétaire.

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Alors que les regards convergent désormais vers le nord-est du pays, une question s’impose : la Côte d’Ivoire est-elle appelée à devenir le nouveau carrefour de l’or en Afrique de l’Ouest ? L’avenir le confirmera. Mais une certitude s’impose déjà : le sous-sol ivoirien recèle les clés d’un avenir industriel ambitieux et souverain.

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