Portail e-cadastre minier : la Côte d’Ivoire trace la voie d’une gouvernance minière digitale
Dans un contexte de profonde transformation économique, la Côte d’Ivoire a franchi un cap décisif avec le lancement, le 22 septembre dernier au Sofitel Hôtel Ivoire, du portail e-cadastre minier. Présidée par le Premier ministre Robert Beugré Mambé, cette cérémonie a marqué l’aboutissement d’un chantier stratégique porté par le président Alassane Ouattara, qui a fait du secteur minier un levier essentiel de la croissance économique et du développement durable.
Dès l’entame de son allocution, le chef du gouvernement a rappelé que la création de cet outil numérique s’inscrit dans une vision globale de modernisation et de transparence.
« Avec ce portail, notre pays se distinguera comme une référence mondiale en matière de gouvernance minière digitale », a-t-il déclaré, soulignant que cette initiative incarne la volonté de l’État de bâtir une économie compétitive et ouverte aux standards internationaux.
Un instrument au service de la transparence et de la lutte contre l’orpaillage clandestin
Le portail e-cadastre minier vise à renforcer l’attractivité du secteur, en simplifiant l’attribution des titres et en accélérant le traitement des dossiers grâce à la dématérialisation des procédures. Il répond également aux exigences de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), garantissant une gestion rigoureuse et traçable des opérations.
Par ailleurs, cet outil numérique se positionne comme un pilier de la lutte contre l’orpaillage clandestin, phénomène endémique qui fragilise l’économie formelle, alimente des circuits parallèles de commercialisation et dégrade considérablement l’environnement. Grâce à une meilleure visibilité des titres miniers et des zones d’exploitation, les autorités disposeront désormais d’un instrument efficace pour identifier et sanctionner les exploitations illégales.
Une reconnaissance mondiale pour un secteur en pleine ascension
Cette réforme intervient dans un contexte où la Côte d’Ivoire connaît une croissance fulgurante de son secteur minier. En douze ans, la production aurifère a quadruplé, tandis que celle du manganèse a été multipliée par dix. Parallèlement, le pays a diversifié son portefeuille minier avec l’exploration du lithium, du nickel, de la bauxite et des terres rares, confirmant ainsi le potentiel exceptionnel de son sous-sol.
Cette dynamique s’est traduite par une reconnaissance internationale majeure lors de l’édition 2025 de la conférence Africa Down Under, tenue du 3 au 5 septembre à Perth, en Australie. La Côte d’Ivoire y a été désignée nouvel épicentre mondial de l’industrie aurifère, devançant des géants historiques tels que le Canada et l’Australie.
« Il n’existe pas actuellement de meilleur endroit au monde que la Côte d’Ivoire pour construire une mine d’or », a déclaré, à cette occasion, un investisseur international de premier plan, soulignant l’attractivité exceptionnelle du pays.
Vers une Côte d’Ivoire minière moderne et compétitive
En combinant réformes structurelles et innovations technologiques, le gouvernement ivoirien entend positionner le pays comme un acteur incontournable de l’industrie extractive mondiale. Le lancement du portail e-cadastre illustre cette ambition en plaçant la Côte d’Ivoire à la pointe de la gouvernance minière digitale, un modèle encore rare sur le continent africain.
Ainsi, à travers cette initiative, Abidjan envoie un message fort à la communauté internationale : celui d’un État qui assume pleinement son rôle dans la transformation de ses ressources naturelles
en un moteur durable de prospérité. Le portail e-cadastre n’est pas seulement un outil administratif, mais le symbole d’une nouvelle ère pour le secteur extractif ivoirien. Pour les investisseurs, le signal est clair : le pays se veut désormais la destination privilégiée pour les projets miniers à forte valeur ajoutée, dans un cadre transparent et sécurisé.
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